Nous sommes en 2024, c’est un bon jour pour revenir 55 ans après sur un classique de Renault qui s’appelait autrefois la Renault 12. Enfin, classique est discutable, car sa production a débuté en 1969, mais le dernier exemplaire a quitté l’usine il y a moins de 20 ans. Elle a été construite pour durer, et elle a duré.
La Renault 12 a été dévoilée au salon de l’automobile de Paris en 1969. Elle est née du projet 117, qui prévoyait une voiture économique, peu sophistiquée, facile à construire, dotée d’un moteur modeste, spacieuse, fiable, acceptable pour les normes françaises, etc. Elle a été déclinée en version berline et break, ainsi qu’en version commerciale.
Cette voiture a été produite dans de nombreux pays, presque tous hispanophones, y compris l’Espagne. Elle a également été produite sous licence par Dacia jusqu’au XXIe siècle, en Turquie, en Iran, en Australie et au Canada. La production française s’est arrêtée en 1980, mais les Roumains l’ont produite jusqu’en 2004 (berline) et 2006 (industrielle), date à laquelle la Logan lui a succédé.
Versions de base de la Renault 12
Tous les moteurs de la R-12 étaient des quatre cylindres placés longitudinalement devant l’essieu avant, mais avec une traction avant. Le moteur de base était un 1.3 de 54 ch et trois vitesses. Les modèles de base étaient les L, TL et S.
Avec un poids à vide de moins de 1 000 kg, le moteur était suffisant pour répondre aux exigences de l’époque. Lors d’une lecture d’un magazine, j’ai lu que les vitesses étaient plus courtes qu’un peu : la quatrième vitesse du break développait 27,1 km/h à 1 000 tr/min ! À 120 km/h, cela équivaut à près de 4 500 tr/min, imaginez le bruit que cela faisait.
Dans cette vidéo, on peut voir comment un vendeur tente d’impressionner un homme plus âgé sur les performances de la voiture, son luxe, etc. Il vaut mieux la regarder. Elle était équipée d’un essieu arrière rigide au lieu de barres de torsion ou de suspensions indépendantes afin d’être facile à conduire… et d’être fabriquée dans des pays sans tradition de construction.
Entre la Gordini et les basiques, il y avait la R-12 TS de 1972, avec un carburateur double et 64 ch, qui pouvait atteindre 150 km/h, ce qui était également élevé pour les normes de l’époque.
La TS avait des jantes de type Gordini, une bande latérale chromée, un compte-tours, un indicateur de température du liquide de refroidissement, des appuis-tête intégrés et, selon le pays, deux phares supplémentaires. En Espagne, il existe une version S (basée sur la TS française) avec quatre phares, un carburateur à deux barils et 68 ch.
En 1973 apparaît la R-12 TR, qui se distingue par sa boîte de vitesses automatique, associée au moteur 1.3 dans sa variante la plus puissante. En 1975, un restylage est réalisé avec une nouvelle calandre, des feux arrière et des modifications du tableau de bord.
Renault R12 Gordini
La Gordini mérite un commentaire à part. Elle avait un moteur 1.6 avec un double carburateur Weber et 125 ch, ce qui était une énorme amélioration par rapport à la R-12 conventionnelle. Elle avait également un vilebrequin renforcé, quatre freins à disque (freins avant ventilés) avec servo, cinq vitesses et une suspension plus sportive.
Elle a été produite entre 1970 et 1974, à 5 188 exemplaires, soit bien moins que le R-8 Gordini, qui a été produit deux fois plus. Elle pouvait atteindre 185 km/h, une vitesse considérable pour une voiture de milieu de gamme à l’époque. Elle n’a pas été un succès commercial et n’a bien fonctionné que pendant les deux premières années.
Les raisons de son échec par rapport à la R-8 étaient son poids plus élevé, sa traction avant et sa plus grande taille. Elle a cependant parcouru le kilomètre à partir de l’arrêt en 31,8 secondes. Ce modèle a été produit à des fins d’homologation pour être utilisé comme voiture de course dans la Coupe Gordini et d’autres courses.
La Renault 12 dans le monde
En dehors de la France, la 12 a eu plus de variantes. Par exemple, aux Etats-Unis, elle était vendue avec un « gros » moteur (1.6) et 65-72 ch. En Argentine, elle était proposée avec un moteur de 77 ch et même la climatisation. En 1995, la dernière voiture a été produite dans ce pays et dans les pays d’Amérique latine en général.
Elle a été produite en Turquie entre 1971 et 2000, résultat de l’alliance de Renault avec Oyak, dans ses dernières années elle a été vendue sous le nom de Renault Toros. Au Brésil, elle a servi de base à la Ford Corcel. En Australie, elle a été appelée Renault 1.4 Litre, puis Virage, jusqu’à ce qu’elle soit abandonnée en 1980.
C’est sans doute en Roumanie que cette voiture a eu la plus longue durée de vie, d’abord sous le nom de Dacia 1300, puis sous celui de Dacia 1310, car elle devait être modifiée pour ne pas enfreindre la licence Renault. Près de deux millions d’unités de la berline et du break ont été produites, et près de 319 000 pick-up. Le dernier exemplaire a été produit en 2006.
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