Un véhicule privé est un moyen de transport qui, en se déplaçant à grande vitesse avec d’autres véhicules en même temps et en dépendant du contrôle humain, est plus exposé à un accident que d’autres moyens de transport. Aucun d’entre nous n’est à l’abri d’un accident, qu’il soit de notre propre faute, de la faute d’un tiers, de l’état de la route ou des conditions météorologiques.
Normalement, la compagnie d’assurance avec laquelle nous avons contracté l’assurance de notre véhicule couvrira les frais résultant d’un accident, ou si c’est un autre véhicule qui percute le nôtre, sa compagnie d’assurance, mais que se passe-t-il lorsque nous avons un accident et que l’autre conducteur prend la fuite ?
Le fait de provoquer un accident avec délit de fuite est un acte assez bas qui dénote un manque d’appréciation de la vie humaine et/ou des biens d’autrui, mais au-delà des questions morales de cet acte, il s’agit désormais d’une infraction grave au titre du code pénal. Examinons les possibilités qui s’offrent à vous lorsqu’un conducteur provoque un accident dans lequel vous êtes impliqué et prend la fuite.
Quelques questions préliminaires
Avant d’examiner les mesures que l’on peut prendre à l’encontre d’un conducteur en délit de fuite, passons en revue ce que l’on doit faire si on le peut. La première chose à faire est d’essayer d’empêcher la fuite de l’autre personne en agissant rapidement et en ne laissant pas le conducteur s’échapper dans la confusion de l’accident.
Ou essayez au moins de photographier quelques informations sur l’autre véhicule, comme la marque, le modèle, la couleur, la plaque d’immatriculation… Si vous ne pouvez pas le faire, essayez au moins d’en faire une meilleure photo. D’autre part, même si vous avez pu rassembler toute une série de preuves de l’accident, veillez à trouver des témoins oculaires de l’accident.
N’envisagez jamais le délit de fuite. Si l’accident est mineur et qu’il n’y a pas de blessés, vous ne risquez qu’une sanction financière et administrative, mais s’il y a des blessés ou des morts et que, pour aggraver la situation, vous avez consommé des produits illégaux, la sanction sera pénale et pourra aller jusqu’à 4 ans de prison.
Malgré les efforts déployés par les experts des assurances, il est toujours plus facile d’avoir le soutien de personnes qui ont vu ce qui s’est passé (dans plus de 80 % des accidents avec délit de fuite, le plaignant a des témoins de l’accident), ce qui facilitera également les recherches de la police.
N’oubliez pas que nous ne parlons pas seulement d’un accident sur la route, mais aussi d’un véhicule qui en heurte un autre dans la rue ou dans un parking. Dans les deux cas, essayez de trouver des preuves pour renforcer votre témoignage, comme un voisin qui a entendu la collision depuis chez lui, la caméra d’un distributeur automatique de billets situé à proximité ou même une caméra de circulation, la caméra d’un parking ou le gardien lui-même peuvent être quelques-uns de vos sauveurs.
La prochaine chose à faire est, sans toucher ni déplacer quoi que ce soit, d’appeler les autorités, qui se rendront sur les lieux de l’accident, établiront un rapport d’accident et ouvriront une enquête pour tenter de retrouver le conducteur, d’où l’importance de ce que nous avons dit plus haut et, surtout, de ne rien toucher.
Une fois que c’est fait, contactez votre assureur et expliquez-lui la situation, vérifiez les conditions de votre police et demandez une assistance juridique.
En définitive, que vous ayez des blessures ou non, rendez-vous dans un service d’urgence ou un centre médical dans les 72 heures suivant l’accident, car si un problème de santé survient plus tard, il sera très difficile de prouver que les blessures ont été causées par l’accident.
Il est temps de signaler l’accident
Le fait que le conducteur du véhicule qui a causé l’accident de la circulation soit un chauffard ne doit en aucun cas être un obstacle pour que nous le dénoncions, que nous disposions ou non du numéro d’immatriculation de son véhicule et d’autres données pour pouvoir mener l’enquête appropriée.
La dénonciation d’un conducteur en délit de fuite ne pose pas de problème majeur si la demande d’indemnisation est faite par l’intermédiaire d’un cabinet d’avocats spécialisé. Le problème est de savoir contre qui réclamer et s’il est possible de le faire sans preuves suffisantes (c’est pourquoi il est si important d’avoir des conseils et une assistance juridiques), et il existe deux types de situation :
Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO)
C’est vers lui qu’il faut se tourner en cas d’impossibilité de localiser le véhicule adverse. Dans ce cas, l’indemnisation des dommages corporels est versée Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) lui-même, bien que tous les dommages matériels soient exonérés.
La manière la plus conseillée de faire une réclamation devant le Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages est de le faire par l’intermédiaire de la compagnie d’assurance elle-même ou d’un avocat spécialisé, sans préjudice de la possibilité de le faire soi-même, bien entendu. Le problème est que le FGAO est très exigeant en matière de documentation.
En cas de dommages matériels résultant de l’accident, vous devez le signaler à votre propre assureur afin de vous retourner contre le conducteur adverse, sauf dans les cas très graves comme le décès, l’invalidité permanente ou temporaire nécessitant plus de sept jours d’hospitalisation, auquel cas il vous indemnisera également pour les dommages causés à la voiture ou à d’autres biens.
Traitez le sinistre avec votre compagnie d’assurance.
Nous devons nous adresser à notre propre compagnie d’assurance pour réclamer les dommages matériels dérivés de l’accident, puisque comme nous l’avons vu.
En revanche, nous devons nous adresser à eux lorsque, après avoir démontré que l’accident n’est pas de notre faute, des preuves suffisantes ont été réunies pour tenir pour responsable un tiers déterminé (par l’intermédiaire de la police, grâce à des témoins…). C’est la compagnie d’assurance du chauffard qui sera responsable des dommages causés par ce dernier.
Si l’autre véhicule n’apparaît pas dans le FVA (fichier des véhicules assurés) parce qu’il n’a pas d’assurance, nous devrons nous adresser à nouveau au FGAO, qui devra indemniser tant les dommages aux personnes que ceux au véhicule. La couverture s’applique également aux piétons et aux cyclistes, et même si l’autre véhicule a été volé.
Et si le conducteur en délit de fuite réapparaît enfin ?
Il se peut que nous ayons présenté toute la documentation au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages et à notre assureur et que le conducteur responsable de l’accident apparaisse enfin. Dans ce cas, vous pouvez le poursuivre en justice, et il existe plusieurs options à cet égard :
- S’il y a un dommage matériel, vous pouvez le poursuivre par une procédure civile. Le délai pour déposer une plainte civile pour dommages matériels est d’un an à compter de la date de l’accident. Dans ce cas, nous parlons de tout dommage économique que vous subissez à la suite de l’accident : dommages au véhicule, frais, manque à gagner, dommages indirects…
- S’il y a des dommages personnels, vous pouvez les poursuivre par une procédure civile ou pénale. Cette deuxième voie ne concerne que les cas où il y a une infraction pénale, c’est-à-dire l’alcool, la drogue, la conduite dangereuse… Le délai pour déposer une demande d’indemnisation est de six mois à compter de la date de l’accident. Il s’agit ici de toute atteinte physique et/ou psychologique résultant de l’accident, dont l’évaluation correspond à un expert médical spécialisé dans les dommages corporels.
Le recouvrement de l’indemnisation pour un accident de la circulation lorsqu’il y a des blessures dépend du temps nécessaire à la stabilisation des blessures, du nombre de séquelles et d’autres dépenses qui peuvent découler de l’accident.
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